Dans «un contexte d’incertitude», le ministre de l’Economie maintient une prévision de croissance à la baisse. Invité au journal télévisé de TF1, Eric Lombard, a annoncé ce mercredi 9 avril la baisse de la prévision du gouvernement pour la croissance française en 2025. La progression du PIB devrait être de 0,7 % cette année au lieu des 0,9 % précédemment attendus par l’exécutif et inscrits dans la loi de finances. La prévision a été annoncée peu après le lancement d’une «pause» sur les surtaxes douanières par Donald Trump, qui malgré tout maintient un taux universel plancher de 10% de droits de douane (sauf la Chine, accablée par une surtaxe de 125%).
L'EPR de Flamanville ne pourra pas livrer toute sa puissance sans de lourds travaux
Selon nos informations, EDF ne parvient toujours pas à identifier la cause expliquant le dysfonctionnement de la turbine du réacteur normand.
Juliette Raynal
Publié le 07/04/25 à 11:30
Dans une centrale nucléaire, la turbine permet de transformer l'énergie thermique, contenue dans la vapeur, en énergie mécanique pour actionner l'alternateur qui produit l'électricité.
Reuters
Après un chantier maudit, le réacteur normand de l'EPR de Flamanville a démarré le 21 décembre dernier, avec douze ans de retard sur le calendrier initial. Son entrée en service ne signe pas la fin des ennuis, loin de là. Selon nos informations, les difficultés rencontrées au niveau du groupe turbo-alternateur, la pièce maîtresse d'une centrale nucléaire, empêcheront le premier EPR tricolore de délivrer la totalité de sa puissance électrique en l'absence d'une lourde intervention nécessitant le montage d'un échafaudage à l'intérieur d'une pièce difficile d'accès.
Contacté par La Tribune, EDF ne souhaite pas commenter cette information et indique maintenir son planning prévisionnel avec le passage à 100 % de sa puissance nominale à l'été 2025. « Si techniquement le réacteur pourrait bien monter à sa pleine puissance thermique dans les prochains mois, la puissance électrique, elle, sera diminuée de 10 à 20% du fait du vide partiel », nuance une source bien informée.
Comme nous le rapportions le 13 mars dernier, les équipes d'EDF ont dû faire face à un échauffement anormal au niveau du groupe turbo alternateur. Située au cœur de la salle des machines, la turbine Arabelle, longue de 70 mètres et fabriquée par General Electric, mais aujourd'hui dans le giron d'Arabelle Solutions, filiale d'EDF, permet de transformer l'énergie thermique, contenue dans la vapeur, en énergie mécanique pour actionner l'alternateur qui produit l'électricité.
La turbine Arabelle, pièce maîtresse de la centrale
Dans un document technique publié à l'issue d'une assemblée générale, organisée le 25 février dernier dans le cadre de la Commission locale d'information (CLI), l'électricien avait révélé un dysfonctionnement : « La température augmente au-delà de la limite autorisée sur les paliers 7 et 8 du groupe turbo alternateur quand on cherche à rejoindre le vide condenseur attendu ».
Les paliers sont les éléments qui permettent de soutenir et de guider le rotor, la pièce tournante de la turbine. Dans le cas présent, ce contrôle s'effectue grâce à un film d'huile, lequel fait quelques microns d'épaisseur et permet de diminuer les frottements. En fonction de la puissance demandée et de la vitesse de rotation, le rotor a tendance à bouger. Les patins sont là pour amortir les mouvements. Lorsqu'un palier chauffe, cela signifie que l'huile ressort à une température trop élevée par rapport à la normale.
Ludovic Leroy, ingénieur et formateur spécialiste des machines tournantes dans l'industrie nucléaire, que nous avions interrogé à cette occasion, soupçonnait alors un problème assez lourd, vraisemblablement lié à un assemblage non conforme ou au génie civil. « Cela peut être lié à des vibrations ou à une mauvaise répartition de l'effort », expliquait-il, tout en excluant un problème de conception, car seul un corps basse pression, sur les trois que compte le groupe turbo alternateur, est concerné.
La turbine Arabelle installée sur l'EPR de Taishan en Chine n'a d'ailleurs jamais laissé apparaître un tel problème. Ce phénomène est d'autant plus surprenant que cette machine a été spécifiquement conçue « pour que, quel que soit le changement de puissance, et donc de température, le rotor ne bouge pas », expliquait Ludovic Leroy.
Vide partiel et rendement réduit
Depuis lors, EDF a indiqué avoir réalisé des ajustements au niveau des paliers. « Le résultat des réglages réalisés sur les trois paliers du groupe turbo alternateur ne sera mesurable que lorsque l'unité de production [comprendre l'EPR] sera recouplée au réseau », explique aujourd'hui l'électricien, alors que le 57ème réacteur du parc français est encore à l'arrêt en raison d'une opération de maintenance sur un matériel situé dans la partie nucléaire de la centrale.
Après plusieurs reports, son démarrage est attendu le 11 avril prochain. « Si ces ajustements permettent de redémarrer le réacteur sans dépasser les niveaux d'échauffement autorisés, ils ne permettront pas un fonctionnement de celui-ci à pleine puissance, tempère toutefois une source bien informée. Le réacteur ne pourra poursuivre ses essais qu'à un vide partiel », précise cette même source.
Le vide, régnant dans le condenseur, permet de maximiser l'énergie thermique extraite de la vapeur. Laquelle est ensuite transformée en énergie mécanique. Il s'agit donc de diminuer au maximum la température et la pression de la vapeur à l'échappement de la tribune jusqu'à ce que la vapeur se liquéfie et redevienne de l'eau. Dans la configuration de l'EPR de Flamanville, il est possible d'atteindre un vide très bas, mais les équipes d'ingénieurs sont limitées dans l'atteinte de ce vide en raison du comportement mécanique anormal de la turbine. Le vide étant réduit, le rendement de la turbine sera mécaniquement diminué et pourrait donc se situer entre 10 et 20 % en dessous de son fonctionnement nominal.
La cause du dysfonctionnement encore non identifiée
« Les travaux qui ont été réalisés sur les paliers sont des travaux correctifs. Ils permettent de diminuer le défaut qui provoque un échauffement trop important mais les équipes concernées ne s'attendent pas à ce que cela règle totalement le problème. Pour résumer, cela permet de traiter les symptômes, mais non la cause, qui, elle, reste non identifiée », rapporte cette source.
Selon nos informations, pour tenter de poser un diagnostic, les équipes d'EDF devront installer un échafaudage à l'intérieur même du condenseur. Une pièce difficile d'accès puisque située juste en dessous de la turbine. « C'est une opération intrusive qui nécessite un arrêt total du réacteur pendant au moins plusieurs semaines », selon cette source bien informée.
Une des hypothèses serait de réaliser cette lourde intervention à l'occasion de l'arrêt prévu à l'issue du premier cycle de production de l'EPR. Attendu au bout de 18 mois de fonctionnement du réacteur dans le cadre de la visite initiale complète (une procédure classique après la première mise en service d'un réacteur), il pourrait être programmé au printemps 2026.
« Un cauchemar à exploiter »
Contrairement à un arrêt classique pour rechargement du combustible, qui dure en moyenne 30 à 40 jours, cette première pause devrait, elle, s'étaler sur « au moins 250 jours », avait indiqué Régis Clément, directeur adjoint de la division du parc nucléaire d'EDF, lors d'un point presse le 20 décembre dernier. Autrement dit, plus de huit mois. EDF entend d'ailleurs profiter de cette interruption pour remplacer le couvercle défectueux de la cuve, exigé par le gendarme du nucléaire.
Dans l'attente de cette opération, les différents éléments de la turbine, en raison de son fonctionnement anormal, pourraient bien s'abîmer. Et pour cause, si en baissant le niveau de vide le défaut devient acceptable, il ne disparaît pas. De sorte que les paliers s'usent de manière hétérogène et maltraitent la turbine. « Cette machine risque d'être un cauchemar à exploiter », redoute ainsi une personne proche du dossier.
Pétrole, gaz : pourquoi l'Europe peut difficilement répondre aux exigences de Trump
Donald Trump a de nouveau déclaré que pour réduire le déficit commercial des Etats-Unis, l'Europe devait augmenter ses achats de produits énergétiques américains. Mais les obstacles sont nombreux, tant du côté de l'offre que de la demande.
Le gaz naturel liquéfié américain est déjà devenu un élément essentiel du mix énergétique européen. (Michael Stravato/Nyt-redux-rea)
Par Nicolas Rauline
Publié le 9 avr. 2025
L'arme énergétique revient au centre des débats. Interrogé sur la manière de faire baisser le déficit commercial des Etats-Unis avec l'Europe, Donald Trump a immédiatement abordé le sujet lundi. Pour lui, les Etats-Unis seraient en mesure de réduire leur déficit commercial avec l'Union européenne si celle-ci s'engageait à acheter davantage de produits énergétiques américains.
Sans que l'on sache réellement d'où il tenait ses chiffres, le président américain a estimé que l'Europe avait besoin des produits énergétiques américains et qu'elle devait s'engager sur une somme de 350 milliards pour éviter les droits de douane annoncés la semaine dernière. Une somme qui équivaudrait, selon lui, au déficit commercial américain avec l'Europe, mais qui ne correspond pas à la réalité.
Côté européen, on s'est dit prêt à négocier. Avant même l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, Ursula von der Leyen s'était dite prête à remplacer le gaz naturel liquéfié russe par du GNL américain.
Mais, tout d'abord, les Etats ne font pas ce qu'ils veulent : les contrats de livraison de pétrole ou de GNL sont passés entre des entreprises privées et les leviers politiques sont restreints. Les montants seront, par ailleurs, difficiles à atteindre (surtout en « une semaine » comme l'a prédit le président américain !) et Donald Trump n'a pas dit quelle période ces 350 milliards de dollars étaient censés couvrir. C'est un chiffre proche de l'ensemble des importations énergétiques de l'Europe, qui ont atteint 376 milliards d'euros l'an dernier.
Déjà premier fournisseur de l'Europe
Les Etats-Unis sont déjà devenus, depuis la guerre en Ukraine et l'arrêt des approvisionnements russes par gazoduc, le principal fournisseur de l'Union européenne. L'an dernier, ils ont vendu 16,1 % du pétrole importé par l'Europe (premier fournisseur), 45,3 % des importations de gaz naturel liquéfié (premier fournisseur) et 32,3 % des importations de charbon (deuxième fournisseur derrière l'Australie). Au total, l'Europe a importé pour 64,8 milliards d'euros de produits énergétiques en provenance des Etats-Unis, soit plus de 17 % de ses importations.
Le Vieux Continent peut-il réellement en acheter davantage ? Le plus simple, comme l'avait avancé Ursula von der Leyen, serait peut-être de substituer le GNL encore importé de Russie par du GNL américain. L'Europe a de toute façon prévu de se passer complètement du gaz russe à l'horizon 2027. Et les volumes livrés par les Etats-Unis ont chuté l'an dernier, de 31,1 milliards d'euros en 2023 à 18,7 milliards, essentiellement pour des raisons de coûts.
Plusieurs obstacles se dressent toutefois : d'abord, des contrats lient toujours des entreprises privées européennes aux sites de production russes. Ensuite, accroître les volumes américains aurait un coût, le GNL américain étant un peu plus cher que celui de Russie (lui-même plus cher que le gaz importé par gazoduc, de Norvège ou d'Algérie). Enfin, les capacités américaines sont limitées. Outre-Atlantique, plusieurs grands projets de liquéfaction ont bien été lancés, mais ils ne seront pas prêts avant 2027 ou 2028, au mieux.
Au détriment de la décarbonation ?
Côté pétrole, les marges de manoeuvre existent mais la demande européenne tend à baisser. Et pour tenir ses engagements en matière de décarbonation, l'Europe doit encore accélérer. Importer davantage de pétrole américain ne se ferait donc qu'au détriment de ses autres partenaires commerciaux en la matière – la Norvège, le Kazakhstan, la Libye ou l'Arabie saoudite.
Enfin, tout comme pour le GNL, rien ne dit que les producteurs américains seraient capables de livrer l'Europe. Avec la chute des prix du baril ces derniers jours, leur équilibre financier est menacé et certains pensent déjà à réduire leur production…
Modifier les équilibres actuels en faveur des Etats-Unis reviendrait donc à changer la stratégie adoptée par l'Europe depuis trois ans, qui consiste à diversifier ses approvisionnements. « Céder à Donald Trump, ce serait perdre en souveraineté et en décarbonation, résume Carine Sebi, enseignante-chercheuse à Grenoble Ecole de Management. Cela ne ferait que remplacer une dépendance par une autre. »
Donald Trump veut doper l'extraction de charbon aux Etats-Unis
Le président américain a signé plusieurs décrets pour favoriser la production du combustible fossile. Washington veut doper la production américaine d'électricité pour alimenter les besoins de l'intelligence artificielle.
C'est entouré de mineurs coiffés de leurs casques de chantier que Donald Trump a signé quatre textes destinés à « doper » l'extraction de charbon aux Etats-Unis, le 8 avril 2025. (SIPA Usa/SIPA)
Par Claude Fouquet
Publié le 9 avr. 2025
La mise en scène se répète. Comme lors de ses annonces sur les droits de douane, c'est entouré de représentants des industries qu'il souhaite soutenir que Donald Trump a signé, mardi, quatre nouveaux décrets.
Cette fois-ci, entouré de mineurs coiffés de leurs casques de chantier, le président américain a signé plusieurs textes destinés à « doper » l'extraction de charbon aux Etats-Unis, qui, selon lui, doit « plus que doubler » leur production d'électricité, afin notamment de répondre à l'essor de l'intelligence artificielle.
Charbon au secours de l'intelligence artificielle
Les quatre textes visent à lever les barrières réglementaires à l'extraction de charbon, et à suspendre les fermetures prévues de nombreuses centrales à charbon à travers tout le pays. « Nous allons mettre fin à l'orientation anti-charbon du précédent gouvernement », a encore dit le président américain, connu de longue date pour ses prises de position climatosceptiques. Et qui n'a jamais eu de mots assez durs contre la politique environnementale ambitieuse menée par le précédent gouvernement démocrate.
« Nous relançons une industrie abandonnée, alors qu'elle était sans doute la meilleure en termes de puissance – de puissance réelle » a affirmé Donald Trump. Et de laisser entendre que ces décrets permettront d'« augmenter notre approvisionnement énergétique, de réduire les coûts de l'électricité, de stabiliser notre réseau, et de créer des emplois bien rémunérés ».
Pour faciliter son ambition, les décrets signés demandent notamment au secrétaire de l'Intérieur, Doug Burgum, qui préside le Energy Dominance Council, chargé de conseiller le président, de déterminer si le charbon utilisé dans la production d'acier pourrait être considéré comme un minerai critique. Ce qui dans les faits permettrait de faciliter et d'accélérer l'obtention de permis d'extraction. En signant ces décrets, Donald Trump demande aussi au ministère de la Justice d'« identifier et combattre » les réglementations locales qui se mettraient en travers de son ambition.
Car selon Donald Trump, il serait « possible d'extraire d'énormes quantités de minerais stratégiques et de terres rares, dont nous avons besoin pour les secteurs de la technologie et de la haute technologie, au travers du processus d'extraction de charbon. » Et en clair de produire les énormes quantités d'énergie nécessaires pour faire fonctionner les data centers nécessaires au déploiement de l'intelligence artificielle.
Décision critiquée par les ONG
Cette signature a provoqué la colère de Lena Moffitt, directrice de l'organisation non gouvernementale Evergreen. Dans un communiqué, elle a vivement reproché à Donald Trump, dont l' une des premières décisions avait été de quitter l'Accord de Paris, d'utiliser l'intelligence artificielle comme un « prétexte pour venir au secours de ses donateurs issus des énergies fossiles » en soutenant la forme d'énergie « la plus polluante et la plus chère ».
Donald Trump avait déjà promis – sans succès – la renaissance du charbon lors de son premier mandat. Mais la production de charbon, énergie fossile la plus polluante, a fortement baissé aux Etats-Unis depuis une quinzaine d'années, passant d'un peu plus d'un milliard de tonnes en 2008, à un peu plus de 520 millions en 2023, selon des données gouvernementales. Le charbon a ainsi été chassé progressivement par le gaz, dont les prix ont chuté avec l'essor de l'exploitation du pétrole et du gaz de schiste.
En 2023, le charbon représentait ainsi un peu plus de 16 % de la production totale d'électricité, dépassé notamment par les énergies renouvelables (un peu plus de 21 %).
Claude Fouquet
Ce pays d'Europe a fermé sa dernière grande centrale au charbon grâce aux éoliennes et au nucléaire
La centrale au charbon de Salmisaari (Finlande) en 2010
Elle était en activité depuis plus de 40 ans. En Finlande, la centrale électrique au charbon de Salmisaari vient d’être arrêtée. Elle était la dernière du genre dans le pays. Ou presque…
Depuis quelques années déjà, l’essor des énergies renouvelables — essentiellement de l’éolien — et des changements de politique au sein du gouvernement ont fait chuter la consommation de charbon en Finlande. Mais ce mardi 1ᵉʳ avril — et ce n’est pas un poisson de mauvais goût — est à marquer d’une pierre blanche. Comme le jour où la dernière centrale électrique et thermique au charbon de Finlande a arrêté ses activités. Avec une belle avance, donc, sur l’objectif fixé par le précédent gouvernement du pays en 2019 de sortir du charbon d’ici 2029. « À l’époque, l’objectif semblait ambitieux », commente la ministre finlandaise du Climat et de l’Environnement, Sari Multala.
Ce résultat encourageant a été obtenu grâce à un ensemble de politiques et de dispositifs de soutien. Grâce aussi au forcing de quelques associations environnementales. Depuis 2020, les capacités éoliennes ont plus que doublé et le pays a mis en service un nouveau réacteur nucléaire, l’EPR d’Olkiluoto. Ces deux énergies fournissent aujourd’hui autour de la moitié de l’électricité consommée en Finlande. La Confédération des industries finlandaises estime que l’éolien est désormais le « principal moteur de la croissance économique du pays ».
Le marché du pétrole plongé à son tour dans la crise commerciale
Mardi, les cours de l'or noir sont tombés à leur plus bas niveau depuis quatre ans, accusant leur pire séquence de pertes sur cinq jours depuis trois ans. La surenchère douanière, qui laisse craindre une récession américaine, voire mondiale, et la décision de l'Opep+ ont provoqué une situation dite de « contango ».
Publié le 9 avr. 2025
Est-ce juste un violent trou d'air ou un mouvement plus profond ? S'il est impossible de connaître avec exactitude l'ampleur du choc à venir, une chose est certaine à ce stade : pour les grands groupes pétroliers et gaziers, c'est une nouvelle crise qui s'annonce cinq ans après celle du Covid-19. Elle combine une surenchère douanière inédite à l'échelle de la planète, qui a éviscéré l'appétit des opérateurs pour les actifs à risque, à des craintes d'inflation et de récession américaine, voire mondiale, sur fond de relâchement plus rapide que prévu des restrictions de production par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (Opep +). La semaine passée, le cartel a décidé d'accroître sa production de 411.000 barils par jour en mai, ce qui pourrait entraîner un excédent d'offre sur le marché.
En Bourse, c'est l'affolement. Mardi, le prix du baril de brut texan, le WTI, référence du marché américain, a chuté pour la cinquième journée consécutive, pour revenir au contact des 58 dollars. Pour la première fois depuis avril 2021, le seuil des 60 dollars a été enfoncé en clôture. Les prix du Brent de mer du Nord sont tombés près de 61 dollars mardi, avant de basculer en-deçà mercredi. Depuis le début de l'année, les deux jauges ont fondu d'un cinquième et s'affichent à leur plus bas niveau depuis février 2021 pour le WTI et depuis mars de la même année pour le Brent.
« Contango »
« L'escalade tarifaire continue d'assombrir les perspectives de croissance mondiale, laissant planer un risque supplémentaire de baisse de la demande de pétrole », souligne Warren Patterson, responsable de la stratégie des matières premières chez ING Groep à Singapour. De fait, la croissance de la demande de pétrole de la Chine, qui devrait atteindre 100.000 barils par jour, apparaît aujourd'hui menacée. « En l'absence de signes de désescalade, les risques restent orientés à la baisse. »
Plusieurs indicateurs clé témoignent d'une poursuite, voire d'une accélération, de la décrue des prix. L'écart entre le prix du Brent à décembre 2025 et celui du même mois en 2026 a plongé dans la zone dite de « contango », un phénomène financier qui correspond à des prix futurs plus élevés qu'aujourd'hui. D'autres parties de la courbe des contrats à terme sont également en « contango ». Il est un autre signe qui ne trompe pas : les options baissières sur le pétrole brut sont au plus haut depuis la fin de 2021. Dans cet environnement anxiogène, les données de l'American Petroleum Institute, montrant une diminution des stocks hebdomadaires de brut américains de 1,1 million de barils, alors que le consensus Reuters anticipait une augmentation d'environ 1,4 million, n'a été d'aucun secours.
Sondée sur la trajectoire des cours du brut, la banque américaine Goldman Sachs a réduit ses attentes pour 2026 à 58 dollars pour le Brent et 55 dollars pour le WTI, une baisse pour le moins significative par rapport à ses prévisions de vendredi dernier, qui indiquait un Brent à 62 dollars et 59 dollars pour le WTI.
Guerre commerciale et revirements trumpiens : Eric Lombard abaisse encore la prévision de croissance de la France à 0,7 % pour 2025
Le locataire de Bercy a présenté ce mercredi 9 avril au 20 heures de TF1 la nouvelle estimation de la croissance française pour cette année. Un chiffre revu en baisse, notamment en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain.
Le tableau un peu moins sombre que la prévision effectuée par François Bayrou samedi dans le Parisien. Le Premier ministre avait estimé que «la politique de Trump [pouvait] nous coûter plus de 0,5 % de PIB». Le chiffre est aussi légèrement plus optimiste que celui de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui prévoit une croissance de 0,5 % du PIB en 2025, soit une révision à la baisse de sa prévision datant de l’automne 2024 de 0,3 point de pourcentage. La Banque de France table également sur une croissance de 0,7 %, au lieu de 0,9 % estimé en décembre. Le gouvernement Bayrou avait pour sa part déjà abaissé sa prévision de croissance en janvier, au cours de l’examen du budget au Parlement, de 1,1 % à 0,9 %.
Le ministre de l’Economie avait reçu dans l’après-midi les acteurs économiques à Bercy afin de «dialoguer» avec eux avant la riposte prévue par l’Union européenne aux droits de douane américains et la baisse de la prévision de croissance française. L’UE a en effet adopté ce mercredi ses premières mesures en représailles aux 25 % de droits de douane édictés par Donald Trump sur l’acier, l’aluminium, et leurs produits dérivés, ainsi que sur l’automobile et les pièces détachées. La Commission européenne a choisi de taxer en retour une série de produits américains, comme les motos, le soja, ou la volaille, une riposte qui devait entrer en vigueur le 15 avril. L’UE avait prévu d’adopter en début de semaine prochaine une deuxième salve de contre-mesures pour répondre aux 20 % décrétés par le président américain le 2 avril sur tous les autres produits.
Après les excellents résultats interprofessionnels de la CFE-CGC, notre organisation a également progressé dans la plupart des branches dont s’occupe la fédération CFE-CGC de la Métallurgie.
En particulier dans la Métallurgie, la CFE-CGC est la seule organisation à gagner des voix (+0,7pts), poursuivant sa dynamique continue depuis 2013.
CFE CGC : Le Mag est toujours là
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Colloque « égalité des chances, Handicap, LGBT+ : construire un monde du travail inclusif »
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