OP Tous sites - En plein licenciement économique, François Hommeril annonce rester à la tête de la CFE-CGC dans un communiqué officiel

Rédigé le 15/11/2024


Dans le cadre d'un communiqué exclusif, François Hommeril affirme : "En vérité, ma situation est incomparable à celle de milliers de nos collègues confrontés à la précarité du chômage et l’injonction de retrouver du travail au risque du déclassement. Le travail, je l’ai déjà : Président de la CFE-CGC et je serai encore plus disponible pour le faire jusqu’au 17 juin 2026, premier jour du congrès confédéral. Et après, vu mon âge, nous verrons bien."

Photographie Chang Martin/SIPA

Article Les échos publié Par Alain Ruello le 12 nov. 2024 à 16:26 Mis à jour le 12 nov. 2024 à 17:42

Le poste du numéro un du syndicat des cadres, François Hommeril, fait partie des 51 licenciés dans l'usine savoyarde Niche Fused Alumina.

Le leader d'un syndicat national interprofessionnel, des cadres en l'occurrence, en cours de licenciement, l'annonce n'est pas banale, peut-être même unique dans l'histoire du paritarisme. Qui plus est alors que les partenaires sociaux s'apprêtent à conclure ce jeudi leur négociation sur la prochaine convention Unédic et sur l'emploi des seniors. C'est pourtant ce qui arrive à François Hommeril, le président de la CFE-CGC.

Dispensé d'activité professionnelle dans son usine savoyarde de Niche Fused Alumina, où il exerçait en tant qu'ingénieur, « responsable d'un service procédés », son licenciement devrait être effectif dans « les semaines qui viennent » a-t-il indiqué à l'AFP, confirmant une information du « Monde ».

Annonce brutale

En redressement judiciaire, l'entreprise va être reprise par l'industriel Alteo, qui se sépare de 51 des 170 collaborateurs, selon une décision du tribunal de commerce de Chambéry du 25 octobre. A l'en croire, il n'est pas pour rien dans cette solution, affirmant s'être investi au plus haut niveau de l'Etat et ouvrant son carnet d'adresses pour trouver un repreneur, lui qui se déclare très attaché à cette usine où il est arrivé il y a vingt-six ans.

« Tout se passe comme si vous rentriez chez vous le soir. La nuit est tombée, il fait un peu frais, vous sortez votre clé mais elle ne marche pas. Vous n'arrivez pas à entrer. Quelqu'un ouvre et dit : 'Tu n'es plus chez toi, en fait. Va-t'en.' C'est un instant qui peut faire énormément de mal », a confié François Hommeril au « Monde », très amer sur la brutalité avec laquelle l'annonce de son licenciement lui a été signifiée. Très amer également que le président d'Alteo ne l'ait pas remercié pour son implication.

En qualité de délégué syndical, son licenciement doit encore être approuvé par un vote au CSE de l'entreprise et par l'inspecteur du travail.

A 63 ans, le leader syndical, connu pour ses phrases tranchantes et son sens de la formule, a commencé sa carrière à la fin des années 1980 chez Pechiney. Le démantèlement de l'ex-champion tricolore de l'aluminium a nourri ses vives critiques d'une certaine forme du capitalisme financier. Il n'a pas été avare non plus de critiques à l'endroit d'Emmanuel Macron depuis 2017, jusqu'à devenir un opposant farouche à la dernière réforme des retraites.

Pas encore à la retraite

François Hommeril doit encore travailler un an et demi pour faire valoir ses droits à la retraite. Sauf à retrouver un travail avant ses 64 ans, il pourrait bénéficier d'une des mesures en cours de négociation pour la prochaine convention Unédic. A savoir le maintien des droits le temps d'obtenir tous ses trimestres.

En attendant, il demeure aux manettes de son syndicat jusqu'en juin 2026, responsabilité qu'il occupe depuis dix ans. Avec succès, comme l'a montré la dernière mesure de la représentativité sur la période 2017-2020. Avec 11,92 % des suffrages exprimés, la CFE-CGC s'est solidement ancrée à la quatrième place des organisations représentatives nationales .