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Nucléaire : Framatome ouvre en 2026 à Romans une usine d’impression 3D (25 M€) pour accélérer la production de pièces stratégiques, avec un gain de 50 % sur les délais. Défis : recrutement et montée en puissance du parc.
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Hydroélectricité : Après 20 ans de blocage, Paris et Bruxelles s’accordent : EDF conserve ses barrages mais devra céder aux enchères 6 GW (1/3 de sa capacité). En échange, EDF investira 4 à 4,5 Md€ pour augmenter sa puissance de 20 %.
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Éolien offshore : Le danois Orsted subit un coup d’arrêt majeur aux États-Unis (projet Revolution Wind suspendu). L’action a perdu près de 50 % depuis janvier, compliquant sa levée de fonds de 8 Md€.
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EDF et industrie : Signature de contrats d’approvisionnement nucléaire long terme (CAPN) avec Lafarge France, Arkema, Kem One, Aluminium Dunkerque… EDF veut sécuriser la fin du système Arenh fin 2025.
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Sociologie du travail : Une étude internationale confirme que la gentillesse est pénalisée en termes de revenus (-18 % pour les hommes aimables). Traits valorisés : créativité, conscience, extraversion.
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CFE-CGC : Le jeudi 18 septembre prochain, l'ensemble des organisations syndicales appelle à une journée nationale de grève et de manifestations.
En résumé :
A Romans-sur-Isère, la relance du nucléaire français passe par l'impression 3D
Framatome construit une usine dédiée à l'impression 3D de pièces métalliques pour l'industrie nucléaire. Le site de l'équipementier d'EDF est en pleine transformation, pour accompagner la relance nucléaire française.
Les Echos, Par Amélie Laurin
Publié le 1 sept. 2025
En face des 45 hectares de l'usine de combustibles de Framatome de Romans-sur-Isère, une grue et des ouvriers s'activent sur les fondations du tout dernier projet de l'équipementier nucléaire. Ici se dressaient il y a peu les halls d'exposition qui hébergeaient chaque année la Foire du Dauphiné.
Sur ce terrain de 9 hectares racheté à l'agglomération drômoise, la filiale d'EDF compte ouvrir en mai prochain une usine d'impression 3D. Elle fabriquera des composants métalliques pour les assemblages de combustibles nucléaires, les circuits d'eau des réacteurs et les sous-marins à propulsion nucléaire.
Des objets imprimés de 20 tonnes
Des robots guidés par ordinateur produiront une large gamme de pièces. « De quelques millimètres à plusieurs mètres » de long, et « de quelques kilos à une vingtaine de tonnes », détaille Jean-Bernard Ville, directeur de l'unité projets et fabrication de composants de Framatome.
L'équipementier tricolore va s'appuyer pour cela sur deux technologies. D'une part, la « fabrication additive par arc-fil », la plus connue des méthodes d'impression 3D. Elle permet de couler de la matière, couche par couche, pour former un objet en plastique, en béton ou, dans le cas présent, en métal.
Et d'autre part, sur la « fusion laser sur lit de poudre », au cours de laquelle un laser de haute puissance fait fusionner une poudre métallique pour élaborer des pièces complexes. L'impression d'une seule d'entre elles peut prendre une semaine… voire des mois.
La future usine sera « unique en Europe, par ses procédés et ses capacités », a fait savoir Jean-Bernard Ville, lors de la pose symbolique de la première pierre, le 29 août.
Les technologies 3D sont « un levier essentiel pour renforcer notre chaîne d'approvisionnement et notre souveraineté », a-t-il ajouté. Aux Etats-Unis, Westinghouse, le grand concurrent de Framatome, est déjà présent sur ce marché.
Robots néerlandais et allemands
Framatome, qui a commencé à explorer la fabrication additive il y a quinze ans, a mis sur la table 25 millions d'euros pour son usine. Le chantier de 8.500 mètres carrés, dont 4.000 mètres carrés pour les ateliers proprement dits, est mené par Assystem et Eiffage.
Les deux robots « arc-fil » seront fournis par la start-up néerlandaise MX3D, dont EDF est récemment devenu actionnaire. « MX3D s'est montré ingénieux et désireux de nous accompagner », souligne Mohamed Zouari, responsable de la fabrication additive chez Framatome.
Ces robots ne sont pas les mêmes que ceux utilisés par les sous-traitants de Framatome qui produisent déjà des pièces en 3D pour les combustibles nucléaires du suédois Vattenfall et d'autres clients hors de France. Pour la fusion laser, le groupe va faire appel à des machines allemandes.
L'impression 3D vient compléter ou remplacer des pièces usinées ou forgées, au Creusot par exemple. Celle-ci seront utilisées dans la maintenance du parc nucléaire et pour accompagner la construction de six nouveaux réacteurs dans l'Hexagone.
Afin d'accélérer et renforcer la maîtrise de ce projet d'ampleur, Emmanuel Macron a confié les rênes d'EDF à Bernard Fontana, qui était patron de Framatome jusqu'au printemps. Cet industriel, à la réputation de « cost-killer », a un mantra : le respect des délais, des coûts et des processus. Avec la 3D, « on peut gagner 50 % sur les délais de production de pièces EDF », explique Mohamed Zouari.
Recrutements tendus
Outre les défis financiers et techniques, la relance de l'atome s'accompagne d'un défi humain. La future usine 3D recrutera une trentaine de techniciens, ingénieurs ou docteurs, au sein du groupe et à l'extérieur. Une goutte d'eau à l'échelle de la filière nucléaire, mais celle-ci est déjà sous tension.
Au total, « nous sommes 1.200 aujourd'hui, contre 700-800 il y a cinq ans », relève Daniel Bect, le nouveau directeur du site qui revendique 200 embauches.
« Nous avons en permanence une trentaine de postes ouverts. Cela met nos activités en tension dans un bassin d'emploi où nous sommes en concurrence avec d'autres industriels en croissance, sur les profils de maintenance par exemple, pointe Adrien Pieragnoli, secrétaire CFDT du comité social et économique de Framatome à Romans. Il est déjà arrivé que la direction fasse venir des collègues d'Allemagne en renfort pour des besoins bien spécifiques
Après 20 ans de bataille, Paris et Bruxelles trouvent un compromis sur les barrages d'EDF
Matignon a annoncé jeudi un « accord de principe » avec la Commission européenne. Il doit permettre de solder les précontentieux qui gèlent les investissements dans les barrages français. Pour déroger à une mise en concurrence, EDF devra faire un geste de taille.
Les Echos, Par Amélie Laurin
Publié le 28 août 2025
Souvent accusé d'immobilisme, le gouvernement Bayrou a obtenu une victoire de taille auprès de Bruxelles. La France a franchi « une étape importante » dans « la résolution des précontentieux avec la Commission européenne sur l'hydroélectricité », a annoncé Matignon jeudi, en fin de journée.
Le différend empêche depuis vingt ans la modernisation des barrages français, dont le régime historique de concessions contrevient au droit européen de la concurrence. L'un des litiges est lié à la non-remise en concurrence des concessions échues, l'autre à la position jugée dominante d'EDF.
« Le Premier ministre salue le franchissement d'une étape importante pour la relance des investissements » dans les barrages français, indique le communiqué du gouvernement.
Accord de principe
Concrètement, Paris et Bruxelles ont trouvé cet été un « accord de principe », qui reprend les grandes conclusions du rapport parlementaire des députés Marie-Noëlle Battistel (PS) et Philippe Bolo (Les Démocrates). « La Commission européenne a bien compris les intentions de la France et les juge conforme pour l'instant aux règles européennes », explique Philippe Bolo.
Pour lever les réserves de Bruxelles, l'accord de principe prévoit de remplacer les concessions françaises échues par un nouveau régime d'autorisation, dont les modalités « doivent encore être précisées ». Sujet épineux, l'éventualité d'un transfert de la propriété des barrages de l'Etat vers les énergéticiens est écartée par le rapport parlementaire sur lequel s'appuie aujourd'hui la position française, pointe le député.
Les futurs contrats d'autorisation d'exploitation à long terme entre l'Etat et les gestionnaires de barrages ne concerneraient pas les ouvrages de la Compagnie nationale du Rhône (Engie), qui relèvent d'un statut législatif spécifique, mais seulement ceux d'EDF, très majoritaires, ou encore de la Société hydroélectrique du Midi (Engie).
Le maintien des exploitants historiques est « indispensable pour garantir la continuité de l'exploitation des ouvrages » compte tenu des « enjeux de sécurité » posés par les barrages (que Marie-Noëlle Battistel souhaite protéger la « prédation » de groupes étrangers), et des enjeux « de gestion de l'eau, de maintien des compétences et des emplois locaux, et de retour de valeur sur les territoires, au bénéfice de l'intérêt général », souligne Matignon.
Un tiers des capacités d'EDF aux enchères
Pour déroger à une mise en concurrence des barrages et atténuer la position dominante d'EDF, la France est prête à une contrepartie de taille. L'accord prévoit que le groupe public mette « six gigawatts de capacités hydroélectriques » à la disposition des autres énergéticiens qui les revendraient ensuite aux consommateurs finaux, soit un tiers de la puissance de ses barrages. « Ces capacités virtuelles seront mises en vente sous le contrôle de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) et via des enchères concurrentielles », précise le gouvernement.
« Il ne s'agira pas pour autant d'un Arenh hydro », prévient Philippe Bolo. Le régime de l'Arenh (accès régulé à l'énergie nucléaire historique), qui s'éteint en fin d'année, imposait à EDF de vendre une partie de son électricité nucléaire à prix cassé, en dehors des règles de marché. Les modalités de vente de l'électricité hydraulique restent, eux, à définir. Le volume de 6 GW semble en tout cas un compromis acceptable par Bruxelles.
Augmentation des capacités à venir
Le manque à gagner éventuel d'EDF sur une partie de sa production devrait être compensé par une augmentation de ses capacités hydroélectriques. Le nouveau PDG d'EDF, Bernard Fontana, a déclaré au Parlement vouloir augmenter de « 20 % », soit 4 GW, la puissance hydraulique du groupe en France. Notamment en créant des STEP (stations de transfert d'énergie par pompage). Devant les élus du personnel, il a ensuite indiqué pouvoir consacrer « 4 à 4,5 milliards d'euros » à la modernisation des centrales hydroélectriques.
Jeudi, EDF a salué une « avancée décisive » pour le secteur. « Mobilisé de longue date aux côtés des services de l'Etat », le groupe « se réjouit de l'accord de principe trouvé entre la France et la Commission européenne ». Ces intentions doivent maintenant être détaillées dans une proposition de loi préparée par les députés Battistel et Bolo, que le Parlement pourrait examiner à l'automne. Si le contexte politique le permet
Face à un nouveau revers aux Etats-Unis, le géant de l'éolien Orsted s'enfonce dans la crise
Après le coup d'arrêt donné à un grand projet aux Etats-Unis, le numéro un mondial de l'éolien poursuit sa chute en Bourse : il a perdu la moitié de sa valeur depuis janvier. Il confirme son projet d'augmentation de capital de 8 milliards d'euros.
Les Echos, Par Amélie Laurin
Publié le 28 août 2025
Le pire était encore à venir. Après avoir chuté de plus de 30 % en Bourse mi-août, le numéro un mondial des éoliennes, a de nouveau plongé lundi matin. A l'ouverture des marchés, l'action Orsted a perdu jusqu'à 19 % et atteint un nouveau plus bas historique, après le coup d'arrêt donné vendredi soir par les Etats-Unis à l'un de ses projets phare.
L'administration du président Trump, très hostile à l'éolien en mer qu'elle juge peu fiable et coûteux, a ordonné la suspension de la construction de Revolution Wind, un parc offshore situé au large de Rhode Island, non loin de New York. L'ordre de suspension contraint Orsted à interrompre le chantier, qu'il dit achevé à 80 %, avec 45 turbines installées sur les 65 prévues. Le coût de ce projet, codétenu avec une filiale du gérant d'actifs BlackRock, est estimé à 4 milliards de dollars par les analystes de Jefferies.
« Prise d'otage politique »
La décision des autorités américaines s'apparente à un coup de Trafalgar pour Orsted, déjà contraint de renflouer ses caisses pour rester à flot. Pour couvrir notamment les besoins de financement de Sunrise Wind, un projet voisin de Revolution Wind déjà mis à l'arrêt, le groupe détenu à 50,1 % par l'Etat danois a annoncé le 11 août une augmentation de capital de 60 milliards de couronnes danoises (8 milliards d'euros).
L'annonce de cette levée de fonds, la plus importante dans le secteur de l'énergie en Europe depuis le sauvetage de l'allemand Uniper en 2022, avait fait plonger l'action d'Orsted de 30 % en une journée. Avec le coup de chaud de ce lundi, le groupe danois a perdu au total 47 % de sa valeur en Bourse depuis le début de l'année. Il ne vaut plus que 12 milliards d'euros.
La mise à l'arrêt de Revolution Wind renforce les interrogations sur le succès de l'augmentation de capital. « C'est un énorme obstacle pour la levée de fonds », a déclaré à Reuters Jacob Pedersen, analyste chez Sydbank, ajoutant qu'il était « abasourdi ».
« La nouvelle a fait l'effet d'un choc majeur et s'apparente ni plus ni moins à une prise d'otage politique de la part de l'administration américaine, compte tenu de l'état d'avancement du projet », abonde Pierre-Alexandre Ramondenc, analyste chez AlphaValue.
Consortium de banques
Pour le moment, Orsted maintient son cap vis-à-vis des marchés. Sur le volet Revolution Wind, le groupe « évalue toutes les options pour résoudre rapidement cette question en dialoguant avec les organismes chargés de délivrer les permis et, éventuellement, en engageant des poursuites judiciaires, dans le but d'avancer aussi vite que possible ».
Le développeur espère sans doute bénéficier de la même issue favorable qu'Empire Wind, un projet du norvégien Equinor, un temps bloqué par l'administration Trump et finalement autorisé, après des concessions de la gouverneure de New York. Pour Revolution Wind, ses homologues démocrates du Connecticut et de Rhode Island ont déclaré vouloir modifier la décision des autorités fédérales, contrôlées par les républicains.
« Nous ne pensons pas que l'abandon du projet soit probable pour l'instant, étant donné que Revolution est achevé à environ 80 % », réagissent les analystes de Jefferies, dans une note, même s'il rend « plus difficile » l'augmentation de capital.
Cette dernière « a été dimensionnée de manière à renforcer la structure financière d'Orsted afin de lui permettre de mettre en oeuvre son plan d'affaires, même en tenant compte de l'impact de cette incertitude sur le portefeuille éolien offshore américain d'Orsted », affirme le groupe dans un communiqué.
Pour sécuriser l'opération, il a choisi BNP Paris, Danske Bank, Bank of America et Goldman Sachs au côté de Morgan Stanley, déjà sélectionné. Les banques s'engagent à acheter, si elles ne trouvent pas preneur, 49,9 % des actions qui ne seront pas souscrites par l'Etat danois, qui a déjà annoncé sa participation.
Nouveaux droits de douane
Reste à convaincre les autres investisseurs. Orsted n'en est pas à sa première déconvenue aux Etats-Unis où il fut le pionnier en quête d'un nouvel eldorado offshore. En 2023, le danois avait annulé deux projets éoliens dans le New Jersey, devenus moins rentables, et les avait dépréciés à hauteur de 4 milliards de dollars. Ensuite il a acté, début 2025, une perte de valeur de 1,6 milliard de dollars pour Sunrise Wind.
Autre coup dur pour le secteur, le ministère américain du Commerce vient de lancer une « enquête de sécurité nationale » sur l'importation des éoliennes et de leurs composants. Elle pourrait servir de socle à des droits de douane plus élevés pour les machines importées. Sachant que les éoliennes figurent, depuis la semaine dernière, sur la liste des produits soumis à 50 % de droits de douane aux Etats-Unis sur leur contenu en aluminium et en acier.
De quoi alimenter la méfiance des énergéticiens européens, à l'instar d'Engie et EDF. Le premier va diviser par deux ses investissements outre-Atlantique et le second cherche à vendre tout ou partie sa filiale nord-américaine.
Electricité: EDF signe avec le cimentier Lafarge France un contrat d'approvisionnement
information fournie par AFP
Publié le 3 sept. 2025
EDF a annoncé mercredi la signature d'un contrat d'approvisionnement d'électricité nucléaire de long terme avec le cimentier Lafarge France (groupe Holcim ), un exemple de contrat qu'EDF souhaite multiplier avec les industriels les plus énergivores pour répondre à leurs besoins de compétitivité et de visibilité.
"Le contrat prévoit de couvrir une partie de la consommation électrique de l'ensemble des sites électro-intensifs de Lafarge en France et de réduire significativement l'empreinte carbone de ses activités tout en maintenant la compétitivité de ses sites (...)", a souligné EDF dans un communiqué.
Ce contrat dit d'allocation de production nucléaire (CAPN) "consiste à allouer à Lafarge France une quote-part de la puissance du parc nucléaire en exploitation d'EDF sur plus de 10 ans", précise-t-il.
EDF tente de nouer des contrats avec ses plus gros clients, les industriels très gourmands en électricité dits "électro-intensifs", dans le cadre d'une nouvelle politique commerciale.
Celle-ci doit succéder au système régulé dit Arenh, imposé par la Commission européenne à EDF. Très favorable aux industriels, il leur accordait un prix bradé de 42 euros le MWh d'électricité nucléaire pour une partie de leurs approvisionnements.
Mais ce système arrivant à expiration fin 2025, EDF entend le remplacer par des partenariats de long terme qui offrent des prix stables, reflétant les coûts de production et non les fluctuations du marché, mais plus élevés en moyenne que l'ancien tarif “Arenh”. Parmi ces contrats, les CAPN, réservés aux grands industriels.
Les conditions de cette nouvelle politique commerciale ont été au coeur d'un bras de fer entre EDF et les industriels qui réclamaient des rabais pour maintenir leur compétitivité. Des mois de négociations houleuses qui ont d'ailleurs en partie précipité le départ de l'ancien patron du groupe nationalisé, Luc Rémont, évincé par l'Elysée.
A son arrivée début mai, son successeur Bernard Fontana a affiché sa volonté de renouer le dialogue avec les industriels.
A ce jour, sur les contrats de long terme, EDF a signé 14 lettres d'intention pour des CAPN, dont 3 contrats fermes incluant celui avec Lafarge France, pour un total représentant plus de 16 TWh annuels.
EDF a également annoncé des protocoles d'accord avec les groupes de chimie Arkema et Kem One, et un contrat de long terme avec Aluminium Dunkerque, 1ère usine consommatrice d'électricité de France.
En parallèle, EDF poursuit le déploiement de ses contrats de moyen terme à destination des entreprises. Au total, 13.000 contrats ont été signés dont 60% concernent l'industrie, représentant un volume de 22 TWh pour livraison en 2028.
Etre gentil au travail ne paie pas, pour avoir un meilleur salaire, mieux vaut être méchant
JDN, par Charles Desthieux
Publié le 30 août 2025
Une vaste étude scientifique de vingt ans révèle qu'un trait de personnalité considéré comme une qualité pénalise drastiquement les salaires.
Dans le monde du travail, la gentillesse ne paie pas. Cette affirmation, qui peut paraître cynique, trouve désormais un appui scientifique solide. Une étude d'envergure publiée en 2023 a analysé vingt ans de travail de recherche sur les comportements au travail et la rémunération, révélant des conclusions qui bousculent les idées reçues sur les qualités professionnelles valorisées.
L'étude "The Big Five personality traits and earnings: A meta-analysis" démontre une association négative et statistiquement significative entre l'amabilité et les revenus personnels. Concrètement, plus une personne fait preuve de gentillesse, de chaleur et de sensibilité envers les autres, plus ses revenus tendent à être faibles.
Selon les chercheurs, cette tendance s'explique notamment par le fait que l'amabilité oriente les individus vers des métiers de soins, qui offrent traditionnellement des salaires inférieurs à la moyenne. Cette différence est particulièrement marquée dans les pays anglo-saxons comme l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, où la nature plus compétitive des marchés du travail pénalise davantage ce trait de personnalité.
Mais une autre étude, "Do Nice Guys and Gals Really Finish Last?", menée par les universités de Cornell, Western Ontario et Notre Dame, montre qu'il y a de fortes écarts de rémunérations entre collègues gentils et méchants.
Les hommes désagréables gagnent en moyenne 18% de plus que leurs collègues masculins gentils, soit une différence annuelle d'environ 10 000 dollars. Chez les femmes, l'écart reste significatif mais moins prononcé, avec 5% de différence en faveur des moins aimables, représentant environ 1 800 dollars par an.
Selon les chercheurs, cette différence entre hommes et femmes s'explique par les stéréotypes de genre profondément ancrés dans le monde du travail. Les hommes aimables sont doublement pénalisés : d'une part par l'association négative générale entre gentillesse et revenus, d'autre part parce qu'ils défient les attentes masculines traditionnelles de fermeté.
Les hommes désagréables bénéficient également de leur tendance à se montrer plus pugnaces lors des négociations salariales, n'hésitant pas à réclamer des augmentations là où leurs collègues plus aimables préfèrent éviter la confrontation.
L'analyse des autres traits de personnalité révèle des tendances contrastées. L'ouverture d'esprit, associée à la créativité et à la curiosité, montre une corrélation positive avec les revenus. Assez logiquement, les personnes contentieuses sont également mieux payées, tout comme celles extraverties.
En revanche, le névrosisme, marqué par l'anxiété et l'instabilité émotionnelle, est négativement corrélé aux revenus. Ces recherches soulèvent des questions importantes sur les valeurs réellement récompensées dans l'environnement professionnel contemporain.
18 septembre : mobilisation pour défendre le monde du travail
Le 15 juillet dernier, les pistes de budget présentées par le Premier ministre ont été unanimement condamnées par les organisations syndicales. L'intersyndicale appelle à une journée nationale de grève et de manifestations le 18 septembre.
Le 18 septembre, tous mobilisés !
Le jeudi 18 septembre prochain, l'ensemble des organisations syndicales appelle à une journée nationale de grève et de manifestations.
Les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit !
CFE-CGC | FO | CFTC | CGT | CFDT | UNSA | Solidaires | FSU
Le 29/08/2025
Les travailleurs et travailleuses que nos organisations représentent sont en colère. La multiplication des mobilisations sous diverses formes le confirme. Personne ne peut méconnaitre le mécontentement et la fatigue de la population.
Représentant.e.s de la CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU, SOLIDAIRES, nous nous sommes réunis à Paris ce vendredi 29 août 2025.
Les pistes de budget présentées le 15 juillet par le Premier ministre ont été immédiatement et unanimement condamnées par nos organisations.
En effet, les différentes mesures budgétaires avancées sont d’une brutalité sans précédent. Le Gouvernement a choisi encore une fois de faire payer les travailleuses et les travailleurs, les précaires, les retraité·es, les malades : la suppression de deux jours fériés, des coupes dans les services publics, la remise en cause du droit du travail, une énième réforme de l’assurance chômage, le gel des prestations sociales et celui des salaires des fonctionnaires
comme des contractuel·les, la désindexation des pensions de retraites, le doublement des franchises médicales, la remise en cause de la 5ème semaine de congés payés… Autant de mesures aussi brutales que profondément injustes. Ce qui creuse la dette, ce sont aussi les baisses d’impôts pour les riches et les 211 Mds d’aides publiques captées par les plus grandes entreprises !
Ensemble, nous alertons solennellement sur ce contexte et la situation de notre pays. Depuis le passage en force du Président de la République sur la réforme des retraites notre pays s'enfonce dans une profonde crise sociale et démocratique.
Les inégalités et le nombre de personnes basculant en dessous du seuil de pauvreté explosent, les conséquences du changement climatique se multiplient et ont des impacts directs sur les travailleurs et travailleuses, les fermetures d’entreprises et suppressionsd’emplois se multiplient, les services publics sont en crise, les salaires ne permettent pas de vivre dignement de son travail, les travailleurs et travailleuses essentielles attendent toujours reconnaissance et dignité au travail….
Plus que jamais, le partage de la valeur et des richesses, la revalorisation des salaires et l’égalité entre les femmes et les hommes sont indispensables.
Plutôt que de modifier son projet de budget afin de répondre à la situation inédite du déficit, le premier Ministre a décidé d’une stratégie de diversion en se soumettant à un vote de confiance le 8 septembre. Pour nos organisations, la construction d’un tout autre budget porteur d’espoir, de justice sociale et de justice fiscale est impérative.
Nos organisations syndicales refusent que ce soient encore les travailleuses et travailleurs, les demandeurs d’emploi, les jeunes et les retraité·es qui payent la facture, à la fois financièrement, mais aussi par une flexibilité accrue.
Depuis le mois de juillet, elles se mobilisent dans l’ensemble des entreprises et administrations, dans les territoires et professions en allant à la rencontre des travailleurs et travailleuses afin qu’elles et ils signent la pétition intersyndicale stopbudgetbayrou.fr
Aujourd’hui, nos organisations appellent à une journée de mobilisation sur l’ensemble du territoire, le 18 septembre 2025, y compris par la grève et la manifestation.
Le musée des horreurs du projet de budget doit être abandonné. Les exigences sociales doivent être enfin prises en compte !
Nous voulons :
- des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et des politiques publiques ;
- des mesures pour lutter contre la précarité et renforcer la solidarité ;
- des investissements dans une transition écologique juste et la réindustrialisation de la France et des mesures contre les licenciements ;
- la justice fiscale, avec la mise en place de dispositifs qui taxent les gros patrimoines et les très hauts revenus, contraignent le versement des dividendes et conditionnent fortement les aides aux entreprises ;
- une protection sociale de haut niveau et l’abandon de la retraite à 64 ans.
Nous appelons les travailleuses et les travailleurs à se mobiliser massivement pour changer la donne et gagner des avancées ! Nos organisations restent en contact, conviennent de se revoir après cette journée de mobilisation et de grève et se réservent la possibilité de prendre toute initiative nécessaire.



